16 May Master class Olivier Megaton : la maturité d’un réalisateur
Avec le recul, Olivier constate que la séquence de l’hôtel (dans La Sirène Rouge), a été en quelque sorte le marche pied pour tout ce que suivra dans sa carrière par la suite.
Fin des années 90, le film Doberman (réalisé par Jan Kounen) sort en salle mais malgré un certain succès critique (car dérangeant pour l’époque), un politique se dit choqué par le fait que le service public finance ce genre d’œuvre cinématographique. Le soir même, le responsable de la fiction de France 3 se fait licencier entrainant alors une perte de vitesse mais aussi de financement pour le film de genre à perdu dont La Sirène Rouge a été pour son réalisateur, la dernière possibilité.
Conscient de cela et plutôt que d’enchainer sur des comédies afin de garder le financement par les chaînes publiques, Oliver cherche alors un moyen d’aller au-delà et continue d’écrire tout en faisant des courts-métrages. Il réalisera notamment un film de danse, lui permettant de découvrir une autre sensibilité mais aussi de comprendre par ce qu’impliqueront les chorégraphies bien plus tard (une sorte d’écho selon le réalisateur).
Le fait que La Sirène Rouge soit sorti en anglais, lui permet d’être en relation avec des agents américains, lui envoyant des scripts. Un projet nommé Score Cercle attirera son attention mais malheureusement, le film sera arrêté peu avant le tournage, faute de financement (et avec interdiction d’en trouver un autre pour des raisons juridiques).
Pendant 2-3 ans, Olivier se renseigne, se forme sur l’écriture des scripts aux US (qui n’a rien avoir avec la France) et reçoit un jour, un appel de Luc Besson pour lui parler d’un projet ayant besoin d’un réalisateur sur la 2nde équipe et distribué par la Fox aux Etats-Unis : Hitman. La Fox sera enthousiaste quant au travail réalisé par la 2ème équipe appelant même Olivier afin de le féliciter (ce qui fit également grincer des dents dans la 1ère équipe).
Plus tard, Luc appellera de nouveau Olivier afin de lui proposer un projet tout autre : Transporteur 3. Bien que moyenne enthousiaste au départ, c’est en lisant le script, puis en visualisant les scènes, qu’Olivier finira par accepter. Toutefois, quelques complications obligent le tournage à être avancé d’un mois.
La 1ère chose qu’Olivier fera, sera de réécrire le script, ce qui n’est en fin de compte que le début des problèmes. Etre réalisateur, c’est en quelque sorte exercer un métier schizophrène, imposant de connaître, savoir faire et être au courant de tout en parallèle.
Une fois que l’on fini par ingérer tout cela (en plus des politiques appliquées et des différents intervenants dans chaque studio), c’est généralement à ce moment que la MPA arrive et impose d’effectuer beaucoup d’aller et retours entre le studio de montage et leurs bureaux, afin d’arriver à un compromis.
Même avec un script livré, il sera nécessaire de réécrire certaines parties afin de rendre les scènes plus cohérentes, détaillées et d’essayer de gérer par la même occasion le budget. Il est toutefois possible de réécrire une scène au dernier moment telle que le combat final dans Taken 2, le dernier jour de tournage en Turquie. Au bout du compte, on finit par créer ses propres méthodologies.
Colombiana fut différent pour Olivier étant donné qu’il ne s’agissait pas d’une suite. Il se passe ensuite deux ans avant de se voir proposer Taken 2.
Il réfléchit à l’idée de faire la suite en sachant que ça pouvait être dangereux pour lui, étant donné que le premier opus n’avait pas fonctionné en France mais créa la surprise aux US.
Olivier finit par accepter et le film se déroule en Turquie. Malheureusement, c’est loin d’être idyllique (limite catastrophique) étant donné qu’il n’avait que 5 heures de lumière par jour. Le film est ensuite monté et la Fox annonce déjà que le film fera 42 Millions de dollars le WE de sa sortie (grâce à différents outils de tracking). Il ne les a pas cru. Et pourtant ! Taken 2 fera 50 Millions de dollars de recettes aux US et bat tous les records des films européens dans les autres pays.
Quelque chose leur échappe (y compris pour Olivier) car il y a eu peu de promotion dans la presse, en dehors de la TV. La suite prend des proportions inimaginable, avec l’impression que tout L.A souhaite l’avoir au tel : c’est à cet instant qu’il prend conscience de passer à une autre échelle.
Plusieurs mois s’écoulent avant que Liam Nesson ne l’appelle en lui parlant du script de Taken 3 (alors qu’Olivier n’était pas au courant de l’écriture de celui-ci). Bien évidemment, Luc lui proposera. Sauf qu’Olivier n’en a pas envie. Bien après, un soir, Olivier se repose la question : il a 30 projets de lancés en même temps mais ne voit pas pour autant les choses avancer et l’envie de tourner grandit à chaque jour qui passe. Il finira par décrocher son téléphone et appeler Luc pour accepter.
Aujourd’hui, Oliver essaie de refaire un film en France, et prends la peine de revoir tout le monde régulièrement. Des idées sont lancées tout comme des discussions.
La suite? Et bien je vous incite à consulter la vidéo notamment pour la partie questions / réponses remplies d’informations pour celles et ceux qui souhaiteraient se lancer dans le cinéma.
Master class de Olivier Mégaton