11 May Master class Olivier Megaton : les debuts derriere la camera
Organisé en partenariat avec la maison des scénaristes et le festival du court métrage de Clermond Ferrand, Olivier Megaton s’est exprimé durant une master class, le temps d’une journée auprès d’un public souhaitant suivre (en majeure partie), la même voie. Retour sur les premiers moments clés de la carrière du réalisateur.
No Way ou le cœur du Phoenix, fût le premier court-métrage d’Olivier (et le seul pour lequel il a eu un financement). Décalé, puissant et traitant d’une histoire intime du réalisateur (le meurtre encore non élucidé d’un de ses amis dans les couloirs du métro), son œuvre sera alors interdite aux moins de 16 ans. Quoi de plus fracassant comme entrée dans ce monde restreint et à l’époque inconnu à celui-ci.
Bien qu’il rencontre le succès avec No Way, enchaînant festival sur festival, il traverse également – et paradoxalement, avec une période de rejet de la part des professionnels, avant de renouer par la suite avec le cinéma. Son envie se traduira alors par la réalisation d’un autre court-métrage : Forte Tête. Ne disposant que de peu de moyens (assez de pellicule pour assurer 3 prises max), le tournage nécessita énormément de répétitions afin de donner un seul percutant (littéralement).
Olivier avait à l’époque, une très forte volonté de faire du clair / obscur et qu’il développa avec la peinture. Ses films se veulent dé saturé et avec couleurs précises durant cette période.
Par la suite, UGC l’appellera et commence ainsi à lui parler d’un projet de long métrage nommé La Sirène Rouge. Il commence la vraie vie du cinéma, car dans le court métrage, tout est « faisable ». Celui expliqua alors à une audience encore jeune et inexpérimentée que votre première venue dans la cour des longs-métrages, ce n’est plus le même métier et rien ne pourra vous préparer – pas même dans une école spécialisée, à la réalité politique comme financière.
La Sirène Rouge allant dans ce sens, enchaînant alors préparation puis arrêt de production par deux fois, le projet fini par passer de production en production, obligeant alors à réécrire le script à plusieurs reprises : de quoi démotiver et rendre fou mais c’était sans la pugnacité d’Olivier Megaton.
En parallèle, il ressent le besoin de faire d’autres choses, d’autres films, tel que Je ne veux pas être sage avec entre autres, Julie Gayet et Patrick Fontana. Avec le temps, Olivier se dit que c’est peut-être bien à cette époque, que son écriture s’est affirmée.
Là encore, les festivals s’enchaînent pour ce court-métrage, l’occasion pour Olivier de rencontrer Paul Verhoeven (réalisateur mythique de Robocop et de Starship Troopers) et de devoir répondre à une question intrigante au sujet de Je ne veux pas être sage : pourquoi ne pas avoir écrit la suite ? Pour le réalisateur Hollandais, il s’agissait d’un script de long métrage. N’accordant pas plus d’importance à cela, le temps passe puis c’est un producteur de Gaumont TV qui pose à son tour cette question. L’idée d’en faire un long métrage commence alors à germer dans l’esprit d’Olivier qui finira par accoucher peu après, de son premier long métrage : Exit.
Pour autant, le chemin vers la réalisation d’Exit est longue et semée d’embûches avec notamment des interlocuteurs de chez Canal + que l’on pensait décideurs et qui ne seront au final, qu’en bout de chaîne, n’ayant que peu de poids pour appuyer ce projet. La réalité politique du monde du cinéma refait alors surface.
Olivier finira – non sans mal et pensant avoir un budget très faible – par obtenir 4 Millions de francs pour réaliser Exit.
Luc Besson – très différent de l’homme d’affaire d’aujourd’hui – avait rencontré Olivier une première fois après la sortie de L’égareur et avant Forte tête (en 1993), non par pour le produire mais pour lui proposer d’être son réalisateur de seconde équipe sur son prochain film : Léon.
N’ayant pas sa langue dans sa poche et assumant pleinement ses origines Corses, Olivier tient tête et refuse. Pour autant, c’est ce qui sacralisera la relation qu’ils auront après.
C’est au moment du montage d’Exit et après l’avoir vu, que Luc tombe amoureux de ce film, proposant le distribuer : une fin d’histoire rêvée étant donné qu’Olivier s’était déjà préparé à une sortie TV. Son premier long devenant par la suite un succès, Olivier obtient alors enfin le greenlight pour faire La Sirène Rouge après de multiples retournements de situations et de ré écritures aussi bien en français qu’en anglais…
En attendant de lire la suite à venir dans les prochains jours, la vidéo de la mater class est disponible sur le site ci-dessous :
Master class de Olivier Mégaton