Tournage Taken 3 : Jour 1
olivier megaton, director, réalisateur, the transporter 3, transporteur 3, colombiana, taken 2, taken 3, the champion, rallye car, artiste, artist, peinture, paint
2057
post-template-default,single,single-post,postid-2057,single-format-standard,bridge-core-2.2.1,qode-quick-links-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-title-hidden,qode_grid_1200,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,qode-theme-ver-20.8,qode-theme-bridge,hide_inital_sticky,disabled_footer_top,disabled_footer_bottom,wpb-js-composer js-comp-ver-6.1,vc_responsive

Sur le tournage de Taken 3 : Jour 1

Après avoir fait validé à l’accueil mon nom sur la liste des personnes autorisées à rentrer, je m’empresse d’aller me garer avant de me rendre sur le plateau 5. C’est ici, en pleine banlieue parisienne et plus précisément à la cité du cinéma – sorte de studio Hollywoodien français, que se déroule le tournage de l’une des dernières productions d’EuropaCorp : Taken 3.

 

Day 1

Une fois devant le plateau ou plutôt l’énorme hangar noir estampillé d’un 5 blanc, impossible de se tromper étant donné qu’une affiche teaser du film vous indique que vous vous trouvez au bon endroit et surtout que vous devez avoir une autorisation afin d’y accéder, sous peine de repartir prestement.

Afin de ne pas se faire remarquer dès le départ, j’attends que la lumière rouge – signe qu’une scène est en cours de tournage – s’éteigne avant de m’engouffrer à l’intérieur. Et là, premier choc : la température, bien plus élevée qu’à l’extérieur, la faute au nombre important de projecteurs présents et activés.

Je m’attèle à la tâche sans perdre un instant, dégainant l’appareil photo et me dirigeant directement vers le décor actuellement utilisé : un liquor store. Celui-ci, fidèlement reproduit, est déjà occupé par une dizaine de techniciens, gravitant pour la plupart autour du chef d’orchestre de tout ce monde : le réalisateur Olivier Megaton.

La scène à filmer est une longue séquence de combat, entre Brian Mills (incarné par Liam Nesson) et des hommes de mains d’origine russe et aux motifs encore obscurs.

Mark Vanselo – doublure officielle de Liam Nesson, est présent sur le plateau et répète la scène en compagnie de trois autres cascadeurs jouant les hommes de main.

Avant de filmer une scène de combat impliquant mains nues et armes à feu, il y a tout une procédure à respecter :

  • Alain Figlarz – ayant incarné Suko, membre­ du clan Albanais dans Taken 2 – est le référent des chorégraphies. Celui-ci va mettre au point une série d’enchaînements qu’il se chargera d’expliquer à son bras droit : Laurent Demianoff.
  • Ce-dernier, va alors se concerter avec Mark Vanselo (doublure de Liam Nesson) afin de détailler la chorégraphie point par point et complétée par un grand nombre d’explications (pourquoi donner le coup de cette manière et non d’une autre, comment rendre tel ou tel coup plus réaliste face à la caméra…).
  • Une fois cette étape effectuée, Mark discutera avec Liam, lui donnant toutes ces explications mais également en lui indiquant comment soigner son image une fois devant la caméra (posture à avoir…).

Pour ce genre de séquences, les cascadeurs portent des protections dissimulées sous leurs vêtements, en fonction des coups qu’ils recevront ou de la cascade à effectuer.

Pendant ce temps, c’est une véritable fourmilière qui s’active tout autour d’eux : caméraman, perchman, accessoiriste, régisseur décorateur, ingénieur lumière… tout ce petit monde s’exécute rapidement mais sûrement afin d’être prêt dans les temps (ou tout du moins, de ne pas trop retarder le démarrage du tournage).

Une fois les préparatifs finis, le premier assistant mise en scène demande à ce qu’un maximum de monde évacue le plateau, avant d’enchaîner sur le classique « Silence… et Action ! ». En parallèle de cela, une sonnerie retentie sur tout le plateau afin d’informer les gens situés à l’extérieur, que la scène est en cours de tournage.

Une fois la prise terminée, les acteurs reprennent leurs marques, le réalisateur reprend sa caméra (ainsi que les autres caméramans) afin de la tourner de nouveau. Il est très rare voire impossible d’obtenir le rendu souhaité par le réalisateur dès la première prise et l’on tourne au minimum trois à quatre fois chaque scène ou plan d’insert.

En cas de problème sur le tournage d’une séquence impliquant des armes à feu (chargées à blanc), les secours sont appelés afin de prendre soin des personnes blessées (légère coupure, brûlure…).

Une fois le plan souhaité obtenu, on déplace alors la (ou les) caméra(s) afin de filmer la même scène sous un autre angle, permettant d’obtenir lors du montage, une scène plus dynamique mais également d’alterner plan avec doublure et plan avec acteur.

Etant donné que l’action se situe dans un magasin vendant de l’alcool, il est assez amusant de constater que les bouteilles les plus exposées aux coups ainsi qu’aux tirs, sont en réalité des bouteilles en composite, remplies de jus de raisin (rouge ou blanc) entre chaque prises, à l’extérieur du plateau.

 

Pendant ce temps, à quelques mètres d’ici, d’autres décors sont en construction, d’une taille bien plus importante que celui-ci, avec une cage d’ascenseur ainsi qu’un penthouse.

Pour mettre en place un décor, plusieurs métiers sont sollicités :

  • Le chef décorateur qui va donner sa vision du décor via différents croquis.
  • Le régisseur décorateur qui va alors commander toutes les fournitures / accessoires à disposer sur le plateau, afin de créer le décor.
  • Les accessoiristes qui eux, vont disposer le tout.

Durant chaque prise, c’est un mini balai qui s’opère avec les différents techniciens effectuant leur travail de manière individuelle comme collective. Petit aperçu :

  • Le steadycameur (celui qui porte la steadycam et film directement au cœur de l’action) est libre de proposer au réalisateur la manière dont filmer certains plans.
  • Le perchman, tend sa perche afin d’aller enregistrer les dialogues ainsi que les bruits d’ambiance au-dessus des acteurs. Toutefois, afin de ne pas apparaître à l’écran, il se concerte avec le caméraman ainsi que le steadycameur.
  • La doublure lumière est une personne qui va se positionner là où l’acteur se situera au moment de tourner sa scène. De ce fait, celui-ci peut arriver au dernier moment sur plateau afin de ne pas gêner les techniciens.

Dans le cas présent, la production a fait appel à Clément Desormeaux compte tenu de sa taille. En effet, Liam Nesson mesurant 1 mètre 96, il fallait donc quelqu’un de sa taille permettant de mesurer la lumière qui se reflètera sur lui durant la scène. Si celle-ci n’est pas satisfaisante, on règle alors les projecteurs aux plafonds afin de corriger.

Avant de filmer, on procède à une ou deux répétitions, afin de s’assurer que les acteurs comme les cascadeurs ont bien compris leur rôle.

La répétions est satisfaisante et l’on peut dès lors commencer à tourner. Les cascadeurs sont donc envoyés l’un après l’autre dans les vitres du rayon frais et deux explosions assourdissantes feront exploser les vitres : fin de la scène.

Un grand soin est apporté aux cascadeurs et l’on vérifie s’ils vont bien, avant de leur enlever minutieusement les éclats de verre qu’ils ont dans les cheveux ainsi que le cou.

Entre chaque prise, Olivier prend le temps de consulter techniciens, cascadeurs et acteurs afin de leur donner un maximum d’informations dont ils ont besoin et de voir les points auxquels il n’aurait pas pensé.

La première journée se termine et au final, la séquence de combat opposant Liam Nesson à trois agresseurs (à mains nues) aura été filmée sous une dizaine d’angles. Ce n’est qu’après avoir reçu la feuille d’appel (regroupant toutes les informations sur le tournage du lendemain) et rangé le matériel, que l’équipe peut enfin goûter à un – court – repos bien mérité.